mardi 16 octobre 2007

Revenu du travail dans le PIB chinois

Dans the Economist cette semain, "Econonomic focus" revient sur les travaux de Louis Kuijs sur la croissance chinoise. LK apporte un éclairage macro-économique sur l'enfer capitalisto-fasciste qu'est devenu la Chine contemporaine. La dystopie chinoise combine, on le sait, les pires aspects du capitalisme libéral le plus dur avec l'absence des libertés fondamentales les plus élémentaires. Bien sûr, nos optimistes ahuris de the Economist ne posent pas le débat en ces termes, mais ils lui apportent un élément important, avec un article d'une concision et d'une clarté superbes.

L'élément principal de l'analyse de Kuijs est que la part relative des revenus du travail en Chine a baissé constamment de 96 à aujourd'hui, d'environ 53% du PIB à moins de 40%. C'est assez contre intuitif (le contraire devrait se produire si la Chine suivait les traces des autres économies asiatiques), et c'est la principale cause de l'absence d'un rééquilibrage de l'économie chinoise vers la consommation intérieure (au détriment de ses exportations, rééquilibrage que le crétin journaliste économique de base ne cesse de prédire depuis dix ans).

C'est surtout la principale conséquence d'un système de croissance orienté vers les biens de consommation et d'équipement (à forte intensité capitalistique) au détriment des services, et d'un système politique qui ôte aux travailleurs toute possibilité d'améliorer leur sort. Les mineurs de Carmaux en bavaient, mais au moins Jaurès pouvait les soutenir sans finir avec une balle dans la tête facturée à sa famille...